Biographie d’un trilogue
Née en Finlande, Kristina Kuusisto et a d’abord appris l’accordéon chromatique à l’Académie Sibelius (Helsinki), avant de découvrir le bandonéon et le répertoire du tango à Paris, avec le musicien franco-argentin Juan José Mosalini. Plus au sud, Emmanuelle Huteau voit le jour à Nantes, en France, et découvre la joie de la musique grâce à l’harmonie municipale de Vallet (44) et l’Art de la Fugue de Jean-Sébastien Bach. Cela la conduit à s’initier à la musique ancienne à Tours, puis a fonder, avec Camille Rancière en 2009, un festival de musique ancienne renommé, le Petit Festival. C’est dans ce cadre qu’elle rencontre Camille Aubret, violoniste et altiste, elle aussi née à Nantes, et formée au violon baroque par Hélène Houzel et Amandine Beyer.
Kristina a elle aussi connu Emmanuelle par le biais du Petit Festival.Installée en Bretagne, elle poursuit son parcours de musicienne en France et à l’étranger, en privilégiant le répertoire contemporain : elle développe une carrière internationale de concertiste soliste, en étant notamment accompagnée dans les concerti Très Tangos et Aconcagua de Astor Piazzolla, en France, au Danemark, en Suède et en Finlande. Et mène en parallèle des projets de musique contemporaine avec de Mireille Laroche, Gérard Pesson ou Kurst Weill.
De son côté, Camille Aubret explore le répertoire de la musique ancienne : Monteverdi avec la Tempête, Lully et Charpentier avec le Poème Harmonique, Mozart avec François Lazarevitch, et se produit également dans le monde entier, entre le Japon, l’Allemagne, la Chine, le Mexique et la Sibérie.
Emmanuelle Huteau, quant à elle, plonge dans le répertoire ancien de la Bretagne, avec l’accordéoniste Olivier Depoix ou avec la chanteuse Marthe Vassallo. Elle croise Kristina en 2018 lors d’un projet de cross over avec la chanteuse folk Rosemary Standley et monte, avec Camille Aubret, des projets de coopération culturelle entre le Bangladesh et la Bretagne.
En mai 2020, Camille se Kristina à la faveur du confinement et découvrent qu’elles partagent une passion commune pour l’oeuvre d’Arvo Pärt, ainsi que pour les variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach. Elles découvrent que le violon et le bandonéon peuvent « se répondre et se confondre comme de lointains échos ». Quand s’y adjoint la voix ou la clarinette basse d’Emmanuelle, une ténébreuse et profonde unité s’éveille et ouvre les portes d’un vaste répertoire : musique de la Renaissance allant de Clément Janequin à Claudin de Sermisy, musique de salons du début du 20e, associant Berlioz ou de Monti, et, enfin, des pièces méditatives et spirituelles de Arvo Pärt (My heart is in the Highlands, Spiegel im Spiegel) et de Philip Glass (Métamorphosis IV).
Nuit d’été trio, projet sui generis, transporte depuis plusieurs années sa joie et sa quête musicale en Bretagne, à Lille, en Savoie. En mars 2024, le trio a enregistré des transcriptions de pièces pour clavier de Clara Schumann, des chansons de la Renaissance, un tango et une création de Kristina, intitulée Prière.
Kristina Kussisto | Emmanuelle Huteau
Pour faire court
Nous jouons toutes les trois habituellement dans des ensembles spécialisés (instruments d’époques et interprétations historicisantes) qui rassemblent des équipes variables pour un projet précis. Dans ce trio le projet c’est nous, et nous jouons simplement ce qui nous plait. L’une d’entre nous propose quelque chose qu’elle connait et emmène les autres sur son chemin.
Nous avons la chance d’être voisines et nous vivons dans une région très inspirante (si si !). Notre répertoire grandit petit à petit, au fil des saisons, comme un jardin.